-
Ceux qui sont partis
Y'en a un qui est parti
Grisé sur sa moto
En dévorant la vie
A grand coup de bons mots
Envolé l'Enfoiré
Après avoir donné
Nourriture et chaleur
Aux exclus du bonheur
Y'en a un qui est parti
Quelque part en Afrique
L'hélicoptère maudit
Plongeait sous les tropiques
Pour installer des pompes
En suppliant qu'il pleuve
Quand le Bon Dieu se trompe
L'Aziza devient veuve.
Y'en a une qui est partie
Sans joie et sans bonheur
Bien sûr elle l'a choisi
Mais c'est pas de bon cœur
Peut-être qu'un Bambino
Arrivé bien plus tôt
Aurait su réchauffer
Ce cœur trop déchiré
Y'en a un qui est parti
Il venait d'arriver
Il emporte avec lui
Le terrible secret
Il n’comprend pas pourquoi
Cet adulte charogne
L'emmène une dernière fois
Au bord de la Vologne
Y'a ceux qui sont partis
Inconnus des groupies
Un frangin, un ami,
Un enfant, un papy
Ceux qu'on pleure pour de bon
Avec force émotion
Qui nous manquent vraiment
Qu'ils aient deux ou cent ans
votre commentaire -
Sonnet pour deux perles
Les chemins de la vie pourraient nous séparer
Les distances et le temps n’auront raison du cœur
Le hasard de nos jours pourrait nous éloigner
Vous resterez toujours mes enfants du bonheur
Un incassable fil nous relie pour toujours
Brodé d’un or précieux et d’éternels diamants
Rien en ce monde ne coupera ce fil d’amour
Ni la folie des hommes, ni l’érosion du temps
Avec la femme que j’aime, vous êtes mes joyaux
Vous serrer dans mes bras est mon plus doux plaisir
Je veux vous protéger des démons et des maux
Graines devenues fleurs, épanouies au grand air
Vous êtes les fruits du verger de mon désir
Si profond de connaître la joie d’être père.
2 commentaires -
Ma terre, ma promise
Mon esquif s’est échoué au rivage de ta peau
Naufragé volontaire sur une île oubliée
J’ai foulé ce pays sur la pointe du cœur
Mon regard s’est ouvert sur des vallées nacrées
J’ai touché de mes mains, terre de douceur
Je me suis enivré des parfums les plus hauts
Dans son cœur de verdure, j’ai découvert l’Eden
Des torrents de douceur nés de sources de miel
Des forêts de tendresse aux arbres majestueux
Des oiseaux de légende aux couleurs arc-en-ciel
Fruits gorgés de soleil aux nectars capiteux
Au milieu de l’atoll, le palais d’une Reine.
Tout en haut du volcan, un cœur ne battait plus
Je l’ai pris contre moi pour le gonfler d’amour
Je l’ai serré si fort qu’il est entré en moi
Il s’est fondu au mien et revit au grand jour
Je vivrai pour toujours dans ce pays de rois
J’ai fini mon voyage, je ne partirai plus
votre commentaire -
Projection
Il y a vingt ans, j’avais vingt ans
Conjugant ma vie au futur
Je me projetais dans le temps
Vision d’un monde qui rassure
Espace azur et verdoyant
Couleur d’espoir en dominance
De léthargie se réveillant
L’humanité a pris conscience
Confort du corps et de l’esprit
Je me voyais le cœur serein
Dans un Eden, bien à l’abri
De la misère et du besoin
Vingt ans après, c’est aujourd’hui
Le temps qui coule sur nos espoirs
Efface nos rêves d’utopie
Et qui y-a-t-il dans mon miroir ?
L’image d’un homme qui a rêvé
Avec cette touche d’innocence
Mais face à la réalité
Se sont déçues ses espérences
Car dans vingt ans il sera là
Si la vie chante encor’ demain
Mais son âme n’a plus d’au-delà
A trop sourire aux nuits sans fin
Car l’être humain dans sa folie
Peut transformer à volonté
En enfer ou en Paradis
Les chemins de sa destiné
votre commentaire -
La Belle Cordière
Elle voulait crier ses colères
Et soulager ses peines en vers
Mais pour être femme littéraire
Elle dut se battre, la Belle Cordière.
Elle admirait Sieur De Magny
Les grands mots et les belles lettres
Le pouvoir de la poésie
Mais elle ne voulait pas de maître
Comment être femme écrivain
Dans un milieu de mâles nantis
Au siècle de monsieur Calvin
De Montaigne et La Boétie
Comment pouvoir rivaliser
avec Agrippa d’Aubigné ?
Pourtant sa voix a su verser
Des flots de sensibilités
Reflets fidèles de ses tourments
Elle donne aux mots cette richesse
Soufflants à ses sonnets ardents
Autant de force que de tristesse
Des mots écrits les yeux mi-clos
Laissant transpirer l’émotion
Engendrer les vers les plus beaux
Sentir monter un grand frisson
Elle s’appelait Louise Charly
Mais les esprits auront gardé
Dans les bibles de poésies
La signature de Louise Labé.
votre commentaire