-
Ma terre, ma promise
Mon esquif s’est échoué au rivage de ta peau
Naufragé volontaire sur une île oubliée
J’ai foulé ce pays sur la pointe du cœur
Mon regard s’est ouvert sur des vallées nacrées
J’ai touché de mes mains, terre de douceur
Je me suis enivré des parfums les plus hauts
Dans son cœur de verdure, j’ai découvert l’Eden
Des torrents de douceur nés de sources de miel
Des forêts de tendresse aux arbres majestueux
Des oiseaux de légende aux couleurs arc-en-ciel
Fruits gorgés de soleil aux nectars capiteux
Au milieu de l’atoll, le palais d’une Reine.
Tout en haut du volcan, un cœur ne battait plus
Je l’ai pris contre moi pour le gonfler d’amour
Je l’ai serré si fort qu’il est entré en moi
Il s’est fondu au mien et revit au grand jour
Je vivrai pour toujours dans ce pays de rois
J’ai fini mon voyage, je ne partirai plus
votre commentaire -
Projection
Il y a vingt ans, j’avais vingt ans
Conjugant ma vie au futur
Je me projetais dans le temps
Vision d’un monde qui rassure
Espace azur et verdoyant
Couleur d’espoir en dominance
De léthargie se réveillant
L’humanité a pris conscience
Confort du corps et de l’esprit
Je me voyais le cœur serein
Dans un Eden, bien à l’abri
De la misère et du besoin
Vingt ans après, c’est aujourd’hui
Le temps qui coule sur nos espoirs
Efface nos rêves d’utopie
Et qui y-a-t-il dans mon miroir ?
L’image d’un homme qui a rêvé
Avec cette touche d’innocence
Mais face à la réalité
Se sont déçues ses espérences
Car dans vingt ans il sera là
Si la vie chante encor’ demain
Mais son âme n’a plus d’au-delà
A trop sourire aux nuits sans fin
Car l’être humain dans sa folie
Peut transformer à volonté
En enfer ou en Paradis
Les chemins de sa destiné
votre commentaire -
La Belle Cordière
Elle voulait crier ses colères
Et soulager ses peines en vers
Mais pour être femme littéraire
Elle dut se battre, la Belle Cordière.
Elle admirait Sieur De Magny
Les grands mots et les belles lettres
Le pouvoir de la poésie
Mais elle ne voulait pas de maître
Comment être femme écrivain
Dans un milieu de mâles nantis
Au siècle de monsieur Calvin
De Montaigne et La Boétie
Comment pouvoir rivaliser
avec Agrippa d’Aubigné ?
Pourtant sa voix a su verser
Des flots de sensibilités
Reflets fidèles de ses tourments
Elle donne aux mots cette richesse
Soufflants à ses sonnets ardents
Autant de force que de tristesse
Des mots écrits les yeux mi-clos
Laissant transpirer l’émotion
Engendrer les vers les plus beaux
Sentir monter un grand frisson
Elle s’appelait Louise Charly
Mais les esprits auront gardé
Dans les bibles de poésies
La signature de Louise Labé.
votre commentaire -
Casseurs d’enfants
Ils ont oublié
Leur fragilité
Sensibilité
Toute leur innocence
Cette candeur immense
Les casseurs d’enfances
Faut-il pardonner
S’ils ont enduré
Il y a des années
Un père répugnant
Une mère se voilant
Les casseurs d’enfants
Comme pour se venger
D’un trop lourd passé
Ils veulent faire payer
Dans larmes et souffrance
Des anges sans défense
Les casseurs d’enfances
Détruites pour toujours
Les envies d’amour
Souvenirs trop lourds
Cauchemars permanents
Visage horrifiant
Du casseur d’enfants
Gestes irréparables
Actes impardonnables
Parents incapables
De toute indulgence
Mais désirs de vengeance
Sur les casseurs d’enfances
Ils savent trop y faire
Pour bien les faire taire
Terreur et colère
Menaces et violence
La loi du silence
Des les casseurs d’enfances
Enfant violenté
que faut-il donner
pour qu’il ne soit jamais
Un adulte devenant
A son tour justement
Un casseur d’enfants ?
1 commentaire -
Issue fatale
Un vertige immobile
M’entraine vers le fond
D’un tourbillon fragile
Où se perd la raison
Et la folie s’en mêle
J’étouffe de l’interieur
Des images irréelles
Défilent à cent à l’heure
Je tends les mains très haut
Personne ne me retient
Je veux hurler mes maux
Ma voix ne dit plus rien
Je n’ai plus de pensées
Je ne sens plus mon corps
J’ai mal à respirer
Je me noie dans la mort
Mes oreilles bourdonnent
Me coupent de ce monde
Où je n’entends personne
Que ce fracas immonde.
Je n’ai plus de repère,
J’ai perdu mes valeurs
Plus de mère, plus de terre
Et ma mémoire se meurt
Je veux tout arrêter,
J’ai si mal, bien trop mal
Plus rien pour me sauver
Sinon l’issue fatale
1 commentaire