-
LA LIT DE RÂ
Le lit de Râ
L’Astre du jour s’endort dans la blancheur écume
Laissant, comme un adieu, une clarté étrange.
Des couleurs arc-en-ciel jaillissent de la brume
Aussi lumineuses qu’un linceul de soie blanche.
Les doux chants des oiseaux s’éteignent lentement,
Mélodies clairsemées étouffées par le soir.
Le cœur de la nature rythme ses battements
À la clarté du jour qui se voile de noir
Une brise timide au souffle rafraîchi
Inonde les mâtures des bateaux ondulants,
Où viennent s’éclater de frêles clapotis,
Mélopées où se mêlent cliquetis inquiétants.
L’Orient s’est habillé de mousseline brune
Laissant apparaître de timides lucioles,
De leur tanière céleste elles s’allument une à une
Dessinant des chimères où les formes s’étiolent
L’horizon rougeoyant aspire dans sa fournaise,
La lumière et les bruits qui résistent en vain.
Le Soleil vient de quitter ce jour qui lui pèse
Se laissant engloutir par de nouveaux matins
Il brille pour d’autres yeux, s’ouvre sur un ailleurs.
Il a peint à nos cieux l’encre de son absence
Pour laisser reposer nos esprits et nos cœurs
et retrouver demain son unique brillance.
-
Commentaires